- Le design avant tout -

« Tu peux courir, mais pas te cacher »

  Debout face à un vieux modèle de locomotive, Alessa observe l'instrument de transport sur tous les ongles avant de prendre des notes. Elle inscrit sur son carnet de note, les détails importants du train, ses qualités comme ses défauts. L'idée est de restaurer la locomotive, en changeant ce qui doit être changé dans ce tas de ferraille. Un travail que la witch voulait faire seul sans être dérangée. C'est temps-ci, la witch n'a pas la patience et l'humeur de jouer la noble humaine pour qui elle se fait passer. Bien que toujours manipulatrice et très bonne actrice, elle se fait un peu plus froide que d'habitude. La cause de son malaise est le fait qu'il ne lui reste que deux fioles de potion de sang de vierge, elle sera très bientôt amenée à refaire un rite sanglant pour refaire quelque stock. Sa jeunesse et surtout, sa santé de fer ne tiennent qu'à ces quelques gouttes précieuses de sang humain. Et oui, bien qu'immortelle, Alessa reçoit des blessures et tombe malade comme tout le monde. La potion à des propriétés curatives très efficaces qui lui permet de régénérer un organe mort, lors d'une blessure au combat par exemple. Elle doit d'ors et déjà commencer à chercher sa prochaine proie, une jeune femme qui ne soit pas trop importante dans la société, celle qui ne manquera à personne. Oui. Alessa est beaucoup plus vigilante qu'à l'époque de ses premiers rituels, avant elle ne cachait pas sa cruauté. Les temps ont changé et pour Alessa, mieux vaut avoir une place importante dans les hautes sphères de Caphes, plutôt que dans les branches reconnues des pires criminels à éliminer. Ce que le temps lui a appris, c'est que la discrétion est d'or, qu'un tueur intelligent et rusé est beaucoup plus dangereux, qu'un tueur impulsif et très peu cultivé. Alessa monte à l'intérieur de la machine pour prendre des notes du décor qu'utiliser cette locomotive, ce qu'il y a à améliorer ou à remplacer. Aujourd'hui, ce fut son dernier jour de boulot...

Elle avait encadré à peu près trente-sept locomotives sur une période de deux semaines, cinq d'entre elles seront restaurées, les autres étant trop défectueuses dû à leur ancienneté serviront au musée ou seront réduit en pièce détachée. C'est cinq locomotives seront utilisées pour les déplacements en région proche, laissant les trains les plus récents pour les plus longues distances. Il fait nuit lorsque la witch rend son rapport au chef d'entreprise, c'est lui qui ira faire un constat à ses supérieurs en charge de ses futurs trains. Les rues de la région où elle se trouve, sont animées que par des ivrognes et des personnes pour le moins très peu rassurantes. Cependant, il n'y a qu'une femme comme Alessa pour marcher au milieu de ces individus, en pensant à son si confortable lit. Elle ne remarqua même pas l'homme qui s'était mis à la suivre à grand pas de loup. On sent dans le regard de l'homme, une faim dont il a besoin de rassasier. Il y a très peu de femmes dans ce secteur après tout, très peu d'autorité et de témoin aussi. Alors, il peut bien se passer un truc cette nuit, ça n'intéressera personne demain matin. Les humains sont des prédateurs et cet humain le prouve, près à violer une inconnue pour assouvir son propre désir, ses horribles pulsions de mâle. Mais l'homme était un tantinet malin, mieux valait faire ce qu'il avait à faire dans la chambre d'hôtel de la femme. Un hôtel qu'elle est la seule à utiliser pour sa fortune. On ne peut pas dire que les villageois soient des personnes de haute société et qu'il y a beaucoup de touriste dans le coin. Et puis, l'homme est un habitué des lieux, il sait où et comment rentrer dans chaque lieu. Même dans un hôtel faussement luxurieux, d'un village paumée. L'homme est patient, car une fois que sa jolie proie est enfin à sa chambre d'hôtel, il attend que celle-ci s'endorme pour entrer astucieusement à s'en tour dans la chambre.

Le temps passe et cette jolie femme, trophée des envies l'homme, est enfin dans les bras d'Avisos, bercée par sa douce voix célestes. Comme pour réveiller son instinct de prédateur, ou exciter son écoeurante perversité, l'homme regarde la femme endormit, depuis la fenêtre d'un balcon sur lequel il se trouve. Il la trouve tellement belle, si seule et tellement fragile. Lentement, l'homme se frotte l'entrejambe, visualisant ce qu'il s'apprête à faire avant de se diriger vers la fenêtre d'une autre pièce, voisine à la chambre d'Alessa. Il parvient à l'ouvrir grâce à une déficience de la serrure, une imperfection impardonnable. Et fois à l'intérieur, l'homme peut déjà sentir le souffle de la femme sur sa peau, son cri et il imagine déjà jouir en elle. Mes propos vous semble trop cru, voire cruel ? Mais le monde est cruel et il est peuplé de ces vermines égoïstes, c'est une triste vérité que voilà. S'étant dirigé vers la chambre, le moment était venu, il ouvre la porte lentement, sourire aux lèvres. Mais bien vite, son sourire disparaît une fois que la porte est grande ouverte. Le lit de la chambre est vide, bien que les draps soient encore en désordre. L'homme ne comprend pas, il y a quelque seconde encore, il observait la femme à la fenêtre en face de lui. Où est-elle passée ? Se demande l'homme, tandis que son regard se pose sur son reflet, clairement visible depuis la fenêtre. D'ailleurs, quelque chose attire ses yeux à regarder cette fenêtre, à regarder son reflet et à regarder au-dessus de l'épaule de son reflet. Une ombre qui laisse entrevoir deux étrangers yeux écarlates, avant que l'homme réagisse à l'angoisse montante dans sa poitrine, sa nuque se brise instantanément. Le lendemain matin, c'est un jour ensoleillé qui se lève sur le village avant que les premiers cris attire la foule. Un corps, en plein milieu de la route, était suspendu sur une gigantesque pancarte de « bienvenue » du village et ce pour les touristes.

Le corps était suspendu, nu, égorgé au-dessous d'une flaque de sang. La morale de l'histoire, ne jamais croire que vous chassez une witch, car vous serez sa proie au final. Après cette fatidique soirée, Alessa était enfin de retour à la Capitale avec les croquis des locomotives, quelques jours plus tard. C'est avec grande hâte qu'elle rentre à ses hauts quartiers, étant de la noble famille des Bellamy, invention de notre witch. Sans tarder, elle s'en va à sa chambre où elle récupère sous son lit, un coffre qui semble d'ancienne qualité. Elle vérifie que ses biens sont toujours à leur place, c'est-à-dire ses deux fioles de potion contenant le sang de vierge et un portrait d'elle et de ses soeurs qui remontent à plus de trois siècles. Elle referme le coffre, rassurée. Au même moment, la cloche de la porte d'entrer tinte. Pourtant, la witch n'est pas sûre d'attendre une quelconque personne, elle a tellement la tête ailleurs. En ouvrant la porte, intriguée, elle découvre la personne la plus inattendue du moment. La couturière de Caphes. « Oh mon dieu, j'avais complètement oublié que c'était aujourd'hui... Entrez, je vous en prie ! » S'exprime-t-elle sur un ton de la voix qui se veut le plus naturel possible, bien que rien n'est naturel chez Alessa. Étant incapable de ressentir les émotions, son seul atout est la comédie. « Vous avez ce que je vous ai demandé, vous n'avais pas eu de soucis, j'espère ? »